La pandémie de coronavirus a bouleversé la vie de milliards de personnes dans le monde, et ses effets ont été ressentis de manière plus aiguë dans le secteur des services financiers. Des secteurs majeurs tels que la banque et les marchés de capitaux, l’assurance et la gestion d’actifs ont tous été touchés par la propagation rapide du Covid-19, les mesures de distanciation sociale obligeant de nombreuses institutions financières à repenser leurs stratégies pour traiter avec les clients et gérer leurs portefeuilles.
L’impact à long terme de cette pandémie n’est pas encore connu, mais une chose est sûre : les institutions financières doivent planifier soigneusement afin de naviguer dans un nouveau paysage économique engendré par une extrême volatilité des marchés, une perturbation des chaînes d’approvisionnement et une diminution de la confiance des consommateurs.
L’impact de la pandémie de COVID-19 sur les marchés bancaires
La crise financière de 2008 a laissé des traces durables dans le secteur bancaire moderne, avec des réglementations visant à éviter qu’elle ne se reproduise, explique Jean-Pierre Valentini. Par conséquent, lorsque la nouvelle pandémie de coronavirus est arrivée en 2020, les banques étaient en bien meilleure forme que les ménages et les entreprises. Pourtant, même ainsi, les banques sont confrontées à de nombreux défis pour apporter au public l’aide dont il a tant besoin. Les gouvernements se sont tournés vers elles pour obtenir des prêts et d’autres formes de soutien en matière de liquidités. Cette demande accrue de produits de la dette s’accompagne de niveaux élevés d’endettement des ménages et des entreprises, ce qui entraîne une mauvaise répartition du crédit, une augmentation des pertes sur créances et une diminution potentielle de la solvabilité des banques. Les politiques des banques centrales, telles que de nouvelles réductions des taux d’intérêt, contribuent également à comprimer les marges des banques. On demande aux banques d’assumer de plus en plus de responsabilités tout en étant menacées simultanément par des ralentissements économiques causés par l’allongement des périodes de blocage et des mesures de distanciation sociale.
Alors que la crise financière mondiale de 2008 a été principalement précipitée par des investissements risqués au sein même des secteurs bancaires, la crise actuelle est un choc exogène qui a transformé à la fois le secteur bancaire et les marchés des capitaux. Les banques ont dû s’adapter rapidement à de nouvelles règles entourant les demandes de prêts et les processus d’emprunt, tout en naviguant dans de nouvelles solutions numériques adaptées aux besoins des clients. De nouveaux acteurs sont également apparus sur les marchés : les établissements non bancaires proposant des options de financement et les sociétés de capital-investissement à la recherche d’actifs en difficulté ont laissé leur empreinte sur les dispositifs bancaires traditionnels. Bien que toute cette activité puisse présenter des opportunités pour les investisseurs, il est important de considérer que les risques de liquidité restent élevés en raison de la baisse du prix des actifs et de l’augmentation de la demande de réserves de liquidités de la part des banques, en raison de l’augmentation du nombre de prêts non remboursés ou de faillites d’entreprises touchées par les fermetures de la COVID.
Le secteur de l’assurance se prépare à l’impact de la pandémie de COVID-19
Le secteur de l’assurance a été fortement touché par la pandémie COVID-19. De nombreux assureurs ont introduit des clauses d’exclusion des maladies transmissibles et des épidémies/pandémies dans leurs produits non-vie, tels que l’assurance contre les pertes d’exploitation et l’assurance voyage, à la lumière des leçons tirées de l’épidémie de SRAS de 2003. Toutefois, l’incertitude demeure quant à l’ampleur des demandes d’indemnisation pour les assureurs vie et santé et quant au moment où ces demandes seront présentées, car l’impact varie d’un pays à l’autre. Les assureurs vie sont également susceptibles de subir une perte importante en raison de l’instabilité des marchés financiers résultant de la pandémie.
Pour se préparer à ces pertes, les assureurs ont surveillé de près les événements associés à la pandémie, notamment les taux de mortalité et les marchés financiers. En plus de ces mesures, de nombreux assureurs ont mis en œuvre des plans d’urgence pour atténuer leurs pertes ou se protéger contre des pertes futures. Ces plans comprennent la mise en œuvre de contrats de réassurance qui fournissent une couverture dans les cas où le capital propre d’un assureur est insuffisant pour couvrir un sinistre important ou la fourniture de capital supplémentaire par le biais de véhicules à vocation spéciale (SPV). En outre, certains assureurs diversifient leurs portefeuilles en délaissant les branches d’activité traditionnelles au profit d’investissements à rendement plus élevé, comme les fonds d’infrastructure et les fonds de capital-investissement, afin d’augmenter le rendement des investissements tout en se protégeant contre les pertes potentielles.
COVID-19 apporte de multiples défis aux gestionnaires d’actifs
La pandémie de COVID-19 a posé des défis sans précédent aux gestionnaires d’actifs des secteurs traditionnels et alternatifs. Comme les investisseurs se concentrent de plus en plus sur la liquidité, les sorties d’actifs ont entraîné une baisse de la valorisation des actifs, réduisant les frais de gestion et le potentiel de revenus des commissions de performance. Cette situation a laissé aux gestionnaires d’actifs des décisions difficiles à prendre, notamment en ce qui concerne leurs investissements et leurs fonds. Les fonds réglementés sont affectés par les mêmes tendances, mais les fonds non réglementés risquent également de souffrir du ralentissement économique provoqué par la pandémie.
Outre les pertes financières dues à la baisse du prix des actifs et des frais de gestion, les gestionnaires d’actifs doivent également faire face à d’autres problèmes tels que la volatilité accrue des marchés, le renforcement de la surveillance réglementaire et l’augmentation des risques opérationnels. Dans certains cas, les gestionnaires d’actifs devront restructurer leurs stratégies d’investissement ou liquider des positions afin de répondre aux besoins changeants de leurs entreprises. En outre, ils devront également faire preuve d’une vigilance accrue lorsqu’il s’agira d’identifier des fraudes potentielles ou des activités suspectes qui pourraient potentiellement menacer la sécurité de leurs portefeuilles. En outre, les gestionnaires d’actifs doivent s’assurer que leur capital est investi conformément aux politiques et réglementations pertinentes s’ils espèrent rester conformes pendant cette période d’incertitude.